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Christophe Darbellay: «Quel plaisir de juste se revoir!»

Caroline Goldschmid – 13 octobre 2021
Une septantaine de membres de GastroValais étaient présents à l’Assemblée générale qui s’est tenue au Restaurant des Îles, à Sion, le 11 octobre, en compagnie de Christophe Darbellay. Compte-rendu.

«La dernière fois que nous nous sommes rencontrés, c’était le 2 mai 2019, à Leukerbad. Soit il y a deux ans et demi!» a rappelé André Roduit, président de GastroValais et membre du Conseil de GastroSuisse, dans son allocution. Particularité cette année, l’Assemblée générale s’est déroulée en une seule partie au lieu de deux habituellement (membres et invités). Après la nomination des scrutateurs, l’approbation du procès-verbal de l’AG du 2 mai 2019, des comptes 2020 et du rapport des vérificateurs, André Roduit a annoncé que la cotisation 2022 ne sera pas augmentée. Puis est arrivé le moment de célébrer les membres qui fêtent cette année leurs 10 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans et même 50 ans (!) de sociétariat. Les deux vice-présidents Steve Delasoie et Heinrich Lauwiner ont cité les noms de tous les jubilaires, dont une dizaine étaient présents le 11 octobre pour recevoir leur diplôme.

Plus de 2000 appels reçus

Le président a ensuite repris la parole afin de présenter son rapport. «Comme vous vous en doutez, les années 2020 et 2021 ont été consacrées principalement à la gestion du Covid.» Et André Roduit d’indiquer que le secrétariat a répondu à plus de 2000 téléphones et qu’une refonte du site web de GastroValais a été opérée afin de mieux informer les membres. Steve Delasoie est passé communicateur officiel. Quelques 42 newsletters ont été envoyées, plus de 350 posts Facebook publiés. La relation avec les partenaires a été renforcée, dont celle, «excellente», avec l’Etat du Valais. André Roduit a souligné qu’un «immense job» a été fait, y compris par GastroSuisse et par l’association des présidents cantonaux. Il s’est réjoui que 400'000 francs de bons GastroValais aient été vendus et a encouragé les restaurateurs à les accepter. Enfin, André Roduit s’est permis de répondre à ses détracteurs, qui l’accusent de s’être couché devant le Conseil d’Etat. «Pour obtenir 20 à 25% d’indemnités, 100'000 francs pour le SocialPass ainsi que la prise en charge des redevances, je vous le dis: j’ai racheté le coussin de Monsieur Parmelin!» Et le président de brandir un coussin. «Si en me couchant devant le Conseil d’Etat, je reçois les mêmes indemnités pour les aides Covid, je me remets au lit tout de suite!»
Au chapitre formation, Steve Delasoie a rappelé les solutions qui ont été trouvées pour les apprentis durant les périodes de fermeture des établissements et le nouvel apprentissage dual-mixte lancé cette année (GJ 28/29 du 25 février). «Nous avons pu ouvrir deux classes, une pour la cuisine et une pour le service. Nos métiers ne sont de loin pas morts!»

GastroValais entame sa mue

Avant de donner la parole aux invités, André Roduit a informé l’assemblée quant à la réorganisation de GastroValais. «Notre fonctionnement est à revoir: notre structure date des années 1970 ou 1980; nous devons être plus agiles et plus professionnels. Nos statuts devront également être modifiés.» Le brainstorming au sein du comité a commencé en 2019 et la préparation de la transition est en cours. Des propositions de changements seront présentées lors d’une assemblée extraordinaire en 2022. «Ces changements vont coûter de l’argent, mais ils sont nécessaires pour avoir une association forte.» Le président a terminé son rapport en abordant la suite, comme la question des effets du passe sanitaire (un questionnaire a été envoyé aux membres) et celle des prêts covid qui doivent être remboursés dès janvier. Ou encore la vaccination: «A savoir s’il y a démocratie ou pas, c’est un autre débat. Mais y a-t-il une démocratie quand 15% de la population bloque le travail des gens, dont celui des restaurateurs? Tout le monde doit pouvoir travailler. La vaccination est le seul moyen de sortir de cette pandémie et de nous permettre à tous de travailler correctement.»

«Nous ne sommes pas des collabos ni des nazis»

Après un court – mais ô combien positif – discours de René Constantin, directeur de l’Ecole professionnelle commerciale et artisanale de Sion (EPCA), Gilles Meystre a ravi l’assemblée de ses mots si bien choisis, comparant la persévérance des restaurateurs à une truite qu’il n’arrivait pas à assommer alors qu’il était extra en cuisine. «Nous ne sommes ni Jésus ni Superman. Nous ne sommes pas non plus des collabos ou des nazis. Nous sommes au service de nos chefs: vous, nos membres. Nous sommes aussi dépendants d’un écosystème dont nous ne sommes pas totalement maîtres. Au nom du Vorstand que j’ai l’honneur de représenter, je souhaite vous remercier pour votre résilience. Comme la truite, vous avez montré de la persévérance et de l’endurance.» Le membre du Conseil de GastroSuisse a annoncé qu’il continuera à se battre, notamment pour un réaménagement des remboursements des crédits covid.

Le Conseiller d'Etat prône la vaccination

«Quel plaisir de juste se revoir!», a lancé Christophe Darbellay, Chef du département de l’Economie et de la formation. «Après 18 mois qui ont marqué l’histoire et qui ont marqué aussi nos vies, vos entreprises, d’avoir une assemblée générale est synonyme d’un retour à une certaine normalité.» L’homme politique a rappelé que le Canton a injecté 200 millions de francs en faveur de l’économie valaisanne. Quelques anecdotes et notes d’humour plus tard, Christophe Darbellay a souligné qu’un haut taux de vaccination permet de vivre comme avant. «La Foire du Valais et ses 169'177 visiteurs en sont la démonstration.» Il a indiqué préparer la saison d’hiver avec tous les acteurs en visant une «saison la plus normale possible». «On veut des bistrots, on veut des boîtes de nuit, on veut skier, on veut vivre!»

www.gastrovalais.ch