«Nous voulons des conditions-cadres équitables pour le tourisme»

Reto E. Wild – 26 juillet 2022
Depuis mai 2021, Philipp Niederberger, 33 ans, est directeur de la Fédération suisse du tourisme (FST) à Berne. A la veille de la 90e assemblée générale de la FST, le 19 août, le Haut-Valaisan explique sa stratégie et pourquoi la gastronomie joue un rôle important au sein du secteur touristique.

Quel est votre bilan personnel après 14 mois en tant que directeur de la FST?
Philipp Niederberger:
Mon bilan est très positif et je suis très heureux de ce que nous avons pu réaliser jusqu'à présent avec nos partenaires. Entrer en fonction pendant la pandémie a été un défi. Mais, malgré cela, nous avons déjà pu mettre l'accent sur certains points grâce à la nouvelle organisation du comité et à notre réseau. Pendant la pandémie, nous avons ainsi défendu les intérêts du secteur du tourisme et obtenu rapidement l'introduction du certificat Covid pour les pays tiers. Le secteur du tourisme est également pris en compte au Parlement à Berne et nous pouvons faire passer nos demandes. Nous avons également pu lancer le Centre de compétences pour le développement durable, aborder les premiers projets de manière opérationnelle et poser les bases du futur développement du projet. Dans les prochains mois, deux collaboratrices supplémentaires rejoindront le secrétariat pour s'occuper de ce projet.

Quelles sont les positions de la FST que vous souhaitez faire passer?
Nous nous engageons à ce que le secteur du tourisme bénéficie de conditions-cadres équitables et propices à l'innovation. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons continuer à nous développer économiquement et à répondre aux attentes des clients. Nous accordons notamment une grande attention au développement des instruments de promotion touristique tels qu'Innotour, qui profitent à l'ensemble du secteur et avec lesquels nous mettons également en place des projets. Parmi eux, le Centre de compétences pour le développement durable et le Destination Lab. Lors de la session d'été, nous avons en outre pu obtenir au Conseil des Etats d'importantes exceptions pour le tourisme dans le domaine de l'aménagement du territoire.

La 90e AG de la FST aura bientôt lieu à Thoune (BE). Quels sont les principaux thèmes qui seront abordés?
Nous ferons une rétrospective de l'année écoulée et montrerons à nos membres ce que nous avons réalisé en 2021 pour le secteur du tourisme. Lors de l'AG, nous voulons également donner un aperçu de nos activités. Avec le Centre de compétences pour le développement durable, nous souhaitons faire de la Suisse une destination touristique plus durable. Dans ce domaine, nous avons déjà pu concrétiser un grand projet avec Swisstainable et acquérir près de 600 nouveaux prestataires depuis le début de l'année. Un deuxième aspect concerne la plateforme de mise en réseau Destination Lab, à laquelle participent 40 organisations touristiques (des destinations alpines, rurales et urbaines de différentes tailles). Notre objectif est d'élaborer, en collaboration avec les partenaires de la destination, des idées innovantes dans le domaine du développement de produits et de l'accueil des hôtes et de les mettre en œuvre dans le cadre de projets pilotes.

Que mettez-vous en place pour que davantage d'établissements participent à Swisstainable?
En tant que faîtière, notre grande force réside dans le fait que nous réunissons les principales associations professionnelles de toute la chaîne de création de valeur touristique. Nous utilisons ces partenaires comme multiplicateurs lors de la prospection et ancrons ainsi largement le programme dans l'ensemble du secteur touristique. Nous organisons par exemple des réunions et des webinaires pour les prestataires intéressés ou présentons Swisstainable directement aux organisations intéressées. Depuis le début de l'année, nous avons ainsi pu réaliser plus de 70 webinaires et apparitions lors de manifestations. Le programme de développement durable suscite un grand intérêt. En septembre, nous organiserons un webinaire sur le programme en collaboration avec GastroSuisse.

Où voyez-vous d'autres possibilités de coopération avec GastroSuisse? Le président de GastroSuisse, Casimir Platzer, siège également au comité de la FST…
GastroSuisse et les autres membres principaux travaillent déjà en étroite collaboration avec nous au niveau politique. Cela s'est avéré particulièrement précieux pendant la pandémie et nous profitons maintenant de cet élan pour exercer une influence dans les affaires parlementaires également. Il est important que nous traitions ensemble les thèmes qui concernent l'ensemble du secteur touristique et que nous résolvions ensemble les défis. Dans ce contexte, la gastronomie joue un rôle important dans le tourisme. De plus, la FST siège avec GastroSuisse dans divers organes, comme le comité de l'association Suisse sans obstacles.

Quel potentiel voyez-vous pour votre association?
Sous l'égide de la FST, nous pouvons nous exprimer d'une seule voix pour le secteur du tourisme. La FST est un porte-parole crédible et fort pour les questions de politique touristique. En outre, nous nous occupons de thèmes qui concernent l'ensemble du secteur du tourisme et assurons leur mise en œuvre en collaboration avec nos partenaires. Le travail au sein du Centre de compétences pour le développement durable du tourisme suisse en est un exemple réussi. Nous avons encore beaucoup à faire dans le domaine de la durabilité et nous percevons le soutien et l'engagement au sein du secteur comme très positifs.

Le projet «Destination Lab» sera lancé à l'automne 2022. Où en est-on?
La phase d'inscription s'est déroulée de manière réjouissante. A l'heure actuelle, 40 destinations de toute la Suisse se sont inscrites au Destination Lab. Les 25 et 26 octobre, le Lab débutera par le premier échange d'expériences à Thoune. Nous nous en réjouissons énormément et sommes actuellement occupés à préparer la rencontre. Un programme varié attend les participants.