Contraste hivernal: le Magic Pass s'envole et la neige fond

Isabelle Buesser-Waser – 15 mars 2023
La Magic Mountains Cooperation voit ses chiffres dépasser les pronostics alors que les stations ont fait face à un manque de neige exceptionnel. La coopération continue cependant son expansion en ajoutant 16 destinations à son offre.

La Magic Mountains Cooperation a présenté des chiffres records lors de sa conférence de presse annuelle. L’intérêt pour Magic Pass continue d’augmenter depuis ses débuts en 2017, pour atteindre 164’700 abonnements vendus pour la saison 2022-23, une hausse de 17% par rapport à la saison précédente. Par ailleurs, pour la 7ème édition, l’offre géographique de Magic Pass s’agrandit, avec l’arrivée de Bumbach, Gantrisch Gurnigel, Gurnigelbad, Kiental, Egg Ottenleue, Riffenmatt, Rüschegg – Eywald, Selital pour le canton de Berne, de Marbachegg, premier domaine lucernois, de Lauchernalp-Lötschental, Moosalp, Eischoll, Gspon, Visperterminen, Unterbäch pour le Haut-Valais et de Sainte-Croix - Les Rasses, dans le Jura vaudois. Soit un total de 69 destinations hivernales et 31 estivales.

Un hiver particulier

Pierre Besson, président de la Magic Mountains Cooperation, ne le cache pas: l'hiver a été rude pour les stations. L'enneigement a fait défaut durant presque toute la saison, alors que ce type de conditions survient en général en décembre et en mars seulement. Le président indique toutefois que le changement climatique n'est pas une nouveauté et que bon nombre de stations s'y préparent en développant un tourisme quatre saison. Il ajoute que l'investissement dans un enneigement mécanique peut être une solution rentable: «La fréquentation liée au ski et les retombées économiques qui en découlent sont énormes. Il serait difficile de combler cela avec des événements ponctuels. On ne peut pas organiser des matchs de hockey ou des festivals tous les jours. Grâce aux canons à neige, on protège le manteau neigeux du passage de la dameuse et des skieurs. Cela permet aussi de garantir la pratique du ski même lors d'un hiver comme celui que nous venons de vivre, et grâce aux améliorations techniques, leur emprunte carbone n'est pas si élevée.»

Dégâts limités pour les petites stations du Magic Pass

Cet hiver compliqué se reflète dans les chiffres présentés par la coopération. Alors que les ventes ont augmenté de 17%, la fréquentation, quant à elle, devrait atteindre une augmentation de seulement 1%. Certaines stations de basse altitude qui ne disposent pas de canons à neige n'ont pu ouvrir que très peu de temps. «Il faut savoir que le Magic Pass dispose d'un fonds de solidarité pour aider ces petites stations. 1% du chiffre d'affaire est consacré à ce fonds», explique Pierre Besson. «De plus, lorsqu'une destination entre dans la coopération, le montant qu'elle touchait auparavant avec les abonnements saison est garanti.»

Magic Pass de plus en plus apprécié en été et moteur de transition

Cet abonnement a engendré jusqu’au 28 février 2023 plus de 1,4 million de journées de ski et une prévision de 1,85 million pour l’hiver 2022-23, confirmant l’intérêt constant pour les sports d’hiver, mais a surtout vu son utilisation estivale augmenter de manière impressionnante: plus de deux tiers des acheteurs ont profité de leur Magic Pass entre  le 1er mai et le 31 octobre 2022, comptabilisant plus de 355’500 journées estivales, c’est-à-dire une hausse de plus de 20% par rapport à l’année passée. Cette transition est largement permise par le modèle économique de Magic Pass, sous forme d’abonnement annuel. «Il permet non seulement de fidéliser la clientèle des stations et d’en apporter une nouvelle, mais sert également de moteur à une transition facilitée pour les destinations, avec moins de ski en basse altitude, et plus d’activités réparties sur toute l’année», souligne Pierre Besson. Cette année, il sera d’ailleurs possible de prolonger l’expérience grâce à l’option estivale Glacier 3000.

Quelles retombées pour la restauration?

Interrogé sur l'impact de l'abonnement sur l'hôtellerie-restauration, le président de la coopération est clair: «Dans diverses études effectuées sur le sujet, on constate que 35% du budget d'un séjour au ski est consacré à l'hôtellerie-restauration.» Sachant que l'abonnement draine avant tout une clientèle pendulaire, les établissements gastronomiques qui se trouvent sur les domaines du Magic Pass bénéficient également de l'augmentation de la fréquentation et reçoivent une belle part du gâteau des retombées économiques.

L’effort sur les transports publics se poursuit

«Lorsque l'on analyse l'emprunte carbone liée au ski, on constate que les remontées mécanique ne sont pas si énergivore. C'est le transport en voiture qui pose le plus de problème. Nous pouvons donc agir en favorisant l'utilisation des transports en commun», indique Pierre Besson. Dans cette optique, Magic Pass et les CFF ont reconduit leur offre pour favoriser les déplacements en transport en commun, avec une réduction de 50% sur le billet de train, durant plusieurs week-ends. En effet, ce choix représente une économie d’énergie importante: selon le site des CFF, un trajet Lausanne - Zinal en transports publics plutôt qu’en voiture permet par exemple d’économiser 23 kilos de CO2 et 10 litres d’essence. «Il était important pour nous de reconduire cette offre et de contribuer à encourager la mobilité douce», conclut Sébastien Travelletti.