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Muriel Hauser, présidente de GastroFribourg, a annoncé officiellement qu'elle renonçait à se représenter pour un cinquième mandat le 27 février dernier, lors de l'assemblée générale de la section Sarine. Des raisons personnelles l'obligent en effet à se retirer, après douze ans à la tête de GastroFribourg. Son mandat se terminera le 8 mai prochain, date de la prochaine assemblée générale cantonale et date de l'élection de sa ou de son successeur. Les 69 délégué.e.s de GastroFribourg voteront ce jour-là pour leur candidat.e favori.e. A ce jour, deux candidats au profil solide et expérimenté ont officiellement annoncé qu'ils se lançaient dans la course, mais tout membre peut se présenter au poste d'ici au 8 mai. Il s'agit de Mireille Galley, 59 ans, et de Philippe Roschy, 44 ans.
Parfaitement bilingue, patron de deux établissements publics (Brasserie le Boulevard 39 et Auberge aux 4 Vents), boucher et cuisinier de formation, papa de deux enfants, Philippe Roschy est membre du comité cantonal, membre du comité de la section Ville de Fribourg depuis 2012 et président de cette section depuis 2019. Soutenu par sa section, il affiche une grande volonté, la possibilité de consacrer du temps à cette fonction, ainsi qu'une vision future pour GastroFribourg. "Nous avons même créé un workshop pour rendre la section plus forte encore et pour répondre à différentes demandes des membres. L'idée? Faire en sorte que le futur président soit un président de milice qui peut aussi s'occuper des volets politique et économique, sans oublier mettre en avant la formation professionnelle." Philippe Roschy entend miser sur une parfaite transparence à la fois pour sa campagne qui vient de débuter et pour son éventuel futur mandat de président de GastroFribourg.
Membre active et membre du comité cantonal pendant neuf ans jusqu'en 2020, Mireille Galley a elle aussi du temps et de l'expérience à revendre. La patronne de La Croix-Blanche, à Posieux, a remis l'établissement à ses deux filles en 2018, puis son fils a repris les rênes de la cuisine en janvier dernier. "La passation s'est très bien déroulée et j'avais levé le pied, comme je m'étais promis de le faire", confie Mireille Galley. "Mais il se trouve que je ne peux pas rester sans rien faire! Quand j'ai appris que Muriel Hauser ne se représenterait pas, je l'ai contactée pour savoir si je pouvais me présenter, en sachant que le poste de président.e cantonal.e correspond à un temps partiel qui oscille entre 50 à 60%." Active à hauteur de 20% au sein de l'administration de La Croix-Blanche et grand-maman de quatre petits-enfants, elle occupe une partie de son temps libre en s'investissant dans diverses associations. Mais Mireille Galley a encore beaucoup d'énergie à revendre, du temps à disposition et une solide d'expérience, à la fois au sein de divers clubs et associations et en tant que professionnelle de la branche.
Tous deux entendent poursuivre dans la direction de ce qui a été fait, dont les fusions des sections des districts. "GastroFribourg a la chance d'avoir deux candidats au poste de président, un signe que c'est une section qui se porte bien", souligne Mireille Galley. Ce que confirme Muriel Hauser: "C'est très encourageant de voir qu'il y a des intéressé.e.s à ma succession. Il faut croire que GastroFribourg rayonne positivement!", se réjouit-elle. Les deux candidatures actuelles sont-elles bonnes selon elle? "L'avenir nous le dira!", sourit-elle. "Ce n'est pas mon rôle, en tant que présidente, de soutenir l'une ou l'autre candidature, ce sera l'assemblée des délégués qui tranchera."
Muriel Hauser continuera d'exercer ses fonctions au sein du comité de GastroSuisse jusqu'en 2024, année des prochaines élections.
Rester unis pour la branche
Hormis la succession à Muriel Hauser, l'Assemblée générale de la section s'est penchée sur plusieurs points qui préoccupent les restaurateurs fribourgeois. «Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite.» C’est par une citation empruntée à Henry Ford que le président Philippe Roschy a ouvert son discours lors de l’Assemblée générale de la section Ville de Fribourg de GastroFribourg qui s’est tenue ce 13 mars au Restaurant Le Set. Sa référence au pionnier de l’industrie automobile ne visait pas à provoquer les autorités sur leur politique en matière de mobilité douce, elle voulait surtout souligner l’importance pour la branche de rester unie pour défendre ses intérêts.
Toujours plus de charges et de moins en moins de marges
Dans la restauration et l’hôtellerie, il y a en effet des goûts mais aussi des couleuvres, parfois difficiles à avaler. «Le refrain est connu: toujours plus de charges, de moins en moins de marges. Le chiffre d’affaires a sensiblement baissé, surtout à midi, dans nos établissements. C’est un des effets post-Covid, dû entre autres à la facilitation du télétravail, et aussi le signe du changement d’habitudes de notre clientèle. A nous de nous adapter», estime Philippe Roschy. Dans cet esprit, la section Ville est impliquée dans Friburg+, une carte de fidélité digitale pour les commerces locaux, lancée par l'Association fribourgeoise du commerce, de l'artisanat et des services (AFCAS), en partenariat avec l’application Kariyon. Elle est aussi intégrée au groupe de travail pour la candidature de Fribourg au sein du Réseau des villes créatives de l’UNESCO. «La qualité et le professionnalisme des acteurs de notre branche passent sans aucun doute par une formation de base leur garantissant d’avoir entre les mains les bons outils pour mener à bien leurs activités», poursuit Philippe Roschy. Selon lui, la promotion de la relève est également un jalon essentiel à développer ces prochaines années, particulièrement avec la situation actuelle de pénurie de personnel. «Nous avons de magnifiques métiers et il est important que ceux-ci soient mieux valorisés. Nous devons veiller à ne pas perdre notre âme et nos valeurs de restaurateurs de proximité ainsi que notre mission essentielle de formateurs», insiste encore Philippe Roschy, qui s’est par ailleurs inquiété des problèmes de circulation en ville de Fribourg. «Petit à petit la mobilité douce fait son nid en milieu urbain, elle nous enlève
notre gagne-pain quotidien en faisant fleurir des pistes cyclables sans que l’on s’aperçoive que les places de parc disparaissent les unes après les autres», déplore le président de section. La récente extension des horaires de parking payant et la multiplication des chantiers préoccupent aussi la branche. Avec l’AFCAS, dont il est membre du comité, il demande que le commerce local soit associé aux discussions sur ce thème: «Certes, admet-il, nous sommes désormais invités aux séances de la Ville mais nous ne sommes pas encore assez entendus.» «Nous avons une problématique à améliorer en matière de stationnement», a admis le conseiller communal Pierre-Olivier Nobs, précisant que sur 34'000 places de parc, 4500 seulement appartiennent à la Ville de Fribourg.
Fribourg est la Ville suisse du goût en 2023
Malgré tout, Philippe Roschy veut rester positif. «A l’instar de 2022, le nouveau millésime s’annonce animé en ville de Fribourg. Et nous devons saisir tous ces événements d’envergure comme des chances de mettre en vitrine notre métier de bouche», conseille-t-il. Après Bâle, Fribourg a ainsi été désignée Ville suisse du Goût 2023. Entre mars et octobre, de nombreux événements seront organisés dans ce cadre-là. Le programme des festivités a été dévoilé le 27 février (www.fvdg.ch). La traditionnelle Semaine du goût, prévue du 14 au 24 septembre, y est intégrée et le chef du Pérolles Pierrot Ayer, fidèle membre de la section, en sera le parrain.
