Relations entre restaurateurs et inspecteurs de l'hygiène: première à Neuchâtel

Caroline Goldschmid – 05 juillet 2023
Initiée par GastroNeuchâtel et entrée en vigueur le 5 juin dernier, la Charte des bonnes pratiques vise à améliorer la communication sur le terrain et rendre la collaboration entre les restaurateurs et le Service de la consommation et des affaires vétérinaires plus constructive. Il s'agit de la toute première collaboration de ce type en Suisse romande. La directrice de GastroNeuchâtel nous en explique les tenants et aboutissants.

Quel est le contexte qui a donné lieu à la création de cette charte?
Karen Allemann-Yerly:
L'idée est née l'année dernière, lors d'une discussion entre David Maye, vice-président de GastroNeuchâtel, et Pierre-François Gobat, vétérinaire cantonal neuchâtelois et chef du Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV). A ce moment-là, tous deux ont reconnu que certains points pouvaient améliorés de part et d'autre pour permettre une meilleure communication et donc une meilleure collaboration entre les restaurateurs et les inspecteurs du SCAV. Une rencontre a eu lieu à l'automne entre le comité de GastroNeuchâtel et quelques collaborateurs du SCAV et les deux parties ont pu échanger à bâtons rompus. Chaque partie a ensuite proposé 10 points d'amélioration et un total de 13 points ont été retenus pour créer la charte.

En somme, c'est dans l'intérêt de chacun d'améliorer la collaboration …
Oui, c'est clairement du «win-win». Il y avait surtout des incompréhensions à la source des tensions. Ce qui manquait, c'était un outil pour le terrain. Désormais, cette charte peut servir de base de discussion pour le restaurateur et l'inspecteur de l'hygiène. Par exemple, si un restaurateur estime qu'un des points de la charte n'est pas respecté, il pourra plus facilement aborder la question avec l'inspecteur. 

Quels étaient les sources de conflits les plus récurrentes entre inspecteurs et restaurateurs?
Les inspecteurs ne comprennent pas toujours les contraintes des restaurateurs et ne choisissent pas toujours le moment le plus opportun pour venir faire une inspection. Une autre source de conflit récurrente est le manque d'information de la part de l'inspecteur au moment de son arrivée. S'il annonce d'emblée quel type de contrôle il va effectuer, le restaurateur n'aura pas de quoi s'agiter: par exemple, dans le cas d'une vérification de la provenance du poisson, la visite ne dure qu'une dizaine de minutes.

Peut-être que cela inspirera d'autres sections cantonales de GastroSuisse à se doter d'une charte, elles aussi …D'autres sections romandes en ont entendu parler et l'idée a convaincu. A ma connaissance, Neuchâtel est le premier canton à se doter d'une telle charte pour le secteur de la restauration, voire pour tous les secteurs concernés par les inspections du SCAV. Même les coiffeurs se sont montrés intéressés!

Constatez-vous déjà un impact positif depuis la publication de cette charte?
Nous avons reçu quelques retours de la part de restaurateurs pour nous dire que les contrôles d'hygiène s'étaient très bien passés. Ils ont notamment remarqué un changement dans l'attitude des inspecteurs: elle est devenue constructive. Car l'idée est aussi de pouvoir demander conseil aux experts du SCAV et de ne pas les voir comme des gendarmes qui sont là uniquement pour amender. 

Où les restaurateurs du canton de Neuchâtel peuvent-ils trouver cette charte?
Les quelque 500 membres actifs de GastroNeuchâtel l'ont reçue par la poste, imprimée sur du papier cartonné. Il s'agit de l'afficher dans le restaurant afin qu'elle soit bien visible lors de la visite d'un inspecteur. 

La Charte des bonnes pratiques entre le SCAV et l'hôtellerie-restauration