En Suisse romande, une quarantaine de restaurants ont déjà adhéré au programme «1 CHF pour le climat». Imaginé par l’association WeBeelong, créée fin 2020 par Charlotte de La Baume et Mathias Faigaux, le projet est porté par Simon Hude depuis le printemps 2021. C’est à ce moment-là que le chef de projet de 26 ans a terminé ses études à l’EHL. La phase-pilote, elle, a démarré en été 2021 avec les premiers restaurants partenaires du projet. Cotiser 1 franc pour le climat, le principe pourrait s’appliquer à n’importe quel produit ou entreprise: pourquoi avoir choisi les restaurateurs? «En effet, le potentiel est énorme. Il se trouve que les fondateurs de l’association avaient déjà un pied dans la branche puisque l’éco-score Beelong est actif dans l’alimentation et la restauration. Avant tout, l’initiative vise à créer des synergies entre les consommateurs, les producteurs et les restaurateurs», répond Simon Hude.
Promotion active demandée
Comment ça marche? Les restaurateurs souhaitant participer au projet s’inscrivent via un formulaire. Lors d’un premier contact avec l’association, un objectif en termes de cotisation mensuelle est fixé, en fonction de la capacité d’accueil de l’établissement. «Située entre 100 et 200 francs, cette participation minimale contribue à maintenir une promotion active de l’opération», explique le chef de projet. «Nous constatons que l’objectif est systématiquement dépassé et ce, largement.» Un autocollant sur la vitrine, un sticker sur la carafe d’eau ou encore un visuel sur la carte: chaque partenaire est libre de diffuser l’information à sa guise. Un kit de communication est fourni et le but est que les établissements expliquent la démarche à leurs clients.
Clients enthousiastes
Le restaurateur peut également choisir entre deux façons de percevoir 1 franc par addition: majorer un plat ou un menu, ou facturer la carafe d’eau. Dans les deux cas, il suffit de créer un article d’une valeur de 1 franc dans le système de caisse. «Les clients commencent à connaître le concept et <la carafe d’eau qui plante des arbres> connaît un franc succès. D’autant que 1 franc, c’est dérisoire.» Le décompte se fait de manière trimestrielle afin de réduire la paperasse. «On facture l’établissement en fonction des contributions récoltées. Il reçoit ensuite les bons à faire valoir auprès des producteurs locaux.» En effet, une partie des dons leur revient. Sur chaque franc perçu, 45 centimes servent à planter des arbres, 40 centimes sont redistribués aux producteurs et 15 centimes font vivre l’association. «Nous plantons des arbres deux fois par an grâce au programme, au printemps et à l’automne. Le 1er avril dernier, 200 arbres ont pu être plantés, à Froideville (VD). Les clients sont enthousiastes face à la démarche: planter des arbres et soutenir les producteurs locaux, ça parle aux gens!»
Bientôt des milliers d’arbres plantés
Actuellement majoritairement actif dans le canton de Vaud, le projet vise à s’étendre dans toute la Suisse romande puis, à plus long terme, dans tout le pays. «Sur les quelque 8000 établissements basés en Suisse romande, il nous semble réaliste de prévoir que, d’ici la fin d’année, 1,5% d’entre eux, soit 120, participeront au programme», annonce Simon Hude. Ce qui devrait permettre de récolter environ 400 000 francs en 2022 et de planter 6000 à 7000 arbres. Sans aucune contrainte, les restaurateurs contribuent ainsi à redonner un peu d’oxygène à la planète.
Pour participer au projet: 1francpourleclimat.ch