L’Assemblée des délégués (AD) approche à grands pas. Dans quel état d’esprit êtes-vous?
David Maye: Nous sommes confiants! Il faut dire que nous préparons cet événement depuis deux ans. Il n’y a pas de place pour l’approximation. Je suis issu de ce type de métiers, donc l’événementiel, ça me connaît. Nous sommes prêts! A quelques jours du 17 juin, il ne reste plus que les derniers petits réglages. Comme toute organisation de cette taille, nous devrons sûrement gérer quelques imprévus.
David Maye, c’est votre première AD en tant qu’organisateur et en tant que président de GastroNeuchâtel. Est-ce une pression supplémentaire?
David Maye: Non. Comme dit précédemment, le travail a commencé en 2022 avec le comité organisateur et la démarche est, somme toute, assez linéaire. Remplacer la casquette de vice-président par celle de président de section n’a pas changé grand-chose.
Les préparatifs ont-ils véritablement débuté en 2022?
Karen Allemann-Yerly: La première ébauche de notre tableau organisationnel a été affichée en août 2022. Il s’agit d’un tableau de projet, sur lequel on écrit au stylo et on colle des post-it. Il occupe un mur entier du bureau de GastroNeuchâtel et il sert à optimiser le «work flow» de toute l’équipe. Le comité d’organisation se réunit tous les premiers mercredis du mois depuis septembre 2022.
David Maye: Peut-être que nous aurons donné des idées à GastroSuisse quant à l’organisation (rires)! Tous les processus que nous avons mis en place, notamment ceux qui concernent l’organisation stratégique, pourront être transmis aux suivants. Nous avons déjà rendez-vous avec GastroTicino, ils nous avaient d’ailleurs reçus en 2022 pour nous conseiller sur l’organisation d’une AD.
Toute une équipe est derrière l’organisation de cette AD. Pouvez-vous nous présenter les différents membres de ce comité?
Karen Allemann-Yerly: Nous sommes neuf en tout. En plus de David et moi-même, il s’agit de: Carine Veluzat, Laurence Veya, Françoise Pressl Wenger, Daniel Biedermann, Pierre-Alain Rohrer, Verena Lüthi et François Berner. Par exemple, Carine et Pierre-Alain sont responsables de l’organisation des transports, Françoise gère les comptes et le budget et Daniel le site internet de l’AD. J’en profite pour remercier particulièrement notre collègue Carine Veluzat qui gère et coordonne le tout avec professionnalisme, rigueur et patience. Et nous remercions tout le comité d’organisation qui réalise un super travail. Dans les faits, nous avons divisé l’organisation en 14 cellules et il y a un cahier des charges pour chaque cellule ainsi qu’une personne responsable et son binôme.
Qu’entendez-vous par «cellule»?
Karen Allemann-Yerly: Il s’agit de thèmes. Je suis notamment responsable de la cellule «GastroSuisse» et David Maye de celles intitulées «Hôtels et lieux» et «Restauration». Parmi les autres thèmes, il y a «Coordination», «Transports» ou encore «Sponsoring». Nous avons préparé le gala et l’animation ensemble. Et nous avons la chance d’avoir les Cinq Sens, l’entreprise cofondée par David Maye et son frère Sébastien, qui est capable de réaliser un service traiteur pour 550 personnes!
Quel est le programme détaillé de l’événement, jour par jour?
David Maye: Lundi 17 juin aura lieu la Conférence des présidents à l’hôtel Beaulac, suivie d’un apéritif. Puis les représentants des sections se déplaceront vers leur hôtel. Nous avons réservé 350 chambres dans tout le canton, entre le lac et les montagnes neuchâteloises. A 21h30, les sections sont invitées au rooftop Waves, à Neuchâtel, que nous avons privatisé pour l’occasion. GastroNeuchâtel offrira le verre de bienvenue. Se tiendra alors ce qu’on appelle la «Nuit des longs couteaux». Durant la soirée, les invités auront la chance de pouvoir déguster des bouchées préparées par quatre grands chefs suisses, membres de l’Académie du Bocuse d’Or. Mais nous préférons ne pas dévoiler leur nom afin de laisser la surprise aux 250 inscrits.
Karen Allemann-Yerly et David Maye et tout le comité ont innové dans l’organisation de l’AD 2024 en la divisant en 14 cellules comprenant chacune un cahier des charges et une personne responsable (photo: Matthieu Spohn)
Le point central de la journée du 18 juin sera l’AD en elle-même ...
David Maye: Les cars chercheront les déléguées et délégués à leur hôtel dès 10h pour se rendre aux Patinoires du Littoral, où un brunch sera servi dès 11h. Côté restauration, la première partie sera sous forme de cocktail dînatoire à manger debout et, à 12h30, les portes de la salle s’ouvriront pour accueillir l’AD. A 16h, on disposera d’un laps de temps assez court pour rapatrier les invités vers leur hôtel en car.
Karen Allemann-Yerly: La soirée de gala se déroulera aux Abattoirs, dès 18h. Il s’agit des anciens abattoirs de La Chaux-de-Fonds. Aujourd’hui, cette salle est utilisée pour des événements et peut accueillir jusqu’à 1500 personnes. Un lieu surprenant de 1500 m2, construit en 1906. L’accueil sera animé par Nico Brina, fameux pianiste suisse reconnu internationalement. Ça va déménager! A 19h15, à l’ouverture des portes de la salle de gala, une surprise remplie de petites bulles accueillera les hôtes à leur table et nous aurons l’honneur d’accueillir le Conseiller fédéral Albert Rösti. Vers 21h45, une incroyable tombola va démarrer, avec 13 prix à gagner pour une valeur totale de 30 000 francs, mais aussi 287 cartes cadeaux «C’est bon»!
Celles et ceux qui participent à la journée du 19 juin visiteront les Mines d’asphaltes …
David Maye: Oui, plusieurs visites seront proposées dans la matinée ainsi qu’une dégustation de produits typiquement neuchâtelois: de l’absinthe, du saucisson neuchâtelois IGP, du Gruyère AOP et du jambon cuit dans l’asphalte … Soit dit en passant, certaines spécialités locales se trouveront dans un sac surprise disposé dans les chambres.
Karen Allemann-Yerly: Il se trouve que, par hasard, la dégustation de l’Œil de Perdrix par les vignerons neuchâtelois (une trentaine) se déroulera ce jour-là, à 17h à Neuchâtel, donc celles et ceux qui seront encore là devraient saisir l’occasion, car ce n’est qu’une fois par année.
Quels sont les plus grands défis lors de l’organisation d’un tel événement?
David Maye: Pour moi, le plus grand défi résidait dans la coordination avec la direction de GastroSuisse. Au départ, il s’agissait d’obtenir les bonnes informations, notamment en ce qui concerne les sponsors, mais aussi de comprendre certaines subtilités. Cela a nécessité de modifier certaines choses.
Karen Allemann-Yerly: Le plus grand défi est d’organiser trois jours inoubliables, avec rythme et dynamisme – on ne veut pas de temps mort! –, qui répondent aux attentes de trois générations, en respectant les exigences de GastroSuisse.
Quels seront les points forts de l’événement?
Karen Allemann-Yerly: Sans conteste les élections des membres qui formeront le nouveau Conseil de GastroSuisse, pour la partie formelle. La soirée de gala pour la partie divertissante. Mais aussi la magnifique tombola, avec 13 prix d’une valeur de 400 à 10 500 francs et 289 bons GastroNeuchâtel de 20 francs. Enfin, je dirais que cette rencontre annuelle est un rendez-vous attendu par beaucoup de membres et accompagnants.
Peut-on donner des exemples des prix mis en jeu à la tombola?
David Maye: Il y aura trois montres dont une Ebel, un four Rational, un bon pour un voyage ou encore un repas au Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier. Tous les prix sont affichés sur notre site internet.
Quelle est l’image du canton de Neuchâtel que vous souhaitez laisser aux délégués?
David Maye: Le canton de Neuchâtel est parfois en dehors des circuits du tourisme. Disons que pour les touristes qui ne viennent pas naturellement à Neuchâtel, nous aimerions changer cela. C’est un canton qui possède plusieurs facettes et cela fait aussi partie des messages que nous voulons transmettre aux délégués de GastroSuisse. Nous sommes une petite section, mais qui est capable d’être dynamique et innovante. J’espère que nous laisserons un magnifique souvenir!
Karen Allemann-Yerly: Nos produits du terroir et nos excellents établissements, leur donner envie de revenir dans notre canton. Notre culture horlogère et les activités que l’on peut faire dans la nature, entre lac et montagne.
Qu’est-ce qui sera différent des éditions précédentes: en quoi allez-vous innover?
Karen Allemann-Yerly: L’inclusion de nos trois langues avec une voix off, le mardi soir: ce sera une grande première! En effet, l’annonce de toutes les parties informelles qui ont besoin d’une explication sera faite en trois langues. Nous avons créé une mascotte, La Fée verte, inédite elle aussi. Elle figure sur tous les supports de communication, comme le site, les menus et les cartons d’invitation. Nous avons aussi réalisé un film promotionnel de l’événement. Un site web spécifique a été créé et il sert aussi de carte de fête (dépliant présentant le programme): ad-gastrosuisse-2024.ch.
Le comité organisateur a fait redessiner une fée verte, en clin d’œil à l’absinthe. Elle sera la mascotte et le fil rouge de l’Assemblée des délégués 2024.
Selon vous, quels sont les plus gros défis que rencontre la branche actuellement?
Karen Allemann-Yerly: La rentabilité et la formation professionnelle sont les deux sujets qui préoccupent le plus les professionnels de l’hôtellerie-restauration. La rentabilité est devenue un défi à cause de la hausse du coût des marchandises, mais aussi en raison du pouvoir d’achat des consommateurs qui a fortement baissé.
David Maye: La formation initiale et la relève sont liées. Il s’agit de donner envie aux jeunes de rejoindre notre industrie. Nous effectuons un travail en amont auprès des écoliers. Mais une fois que les jeunes arrivent dans notre secteur, encore faut-il que les formateurs soient bien formés. Après l’apprentissage, il faut miser sur la formation continue. Le parcours est compliqué à mettre en place, mais il est indispensable. Concrétiser toutes ces idées constitue l’une de mes grandes motivations.
Quelles sont les choses que votre section a mises en place et qui ont porté leurs fruits et dont les autres sections pourraient s’inspirer?
Karen Allemann-Yerly: Entrée en vigueur le 5 juin 2023, la Charte des bonnes pratiques a clairement amélioré la communication sur le terrain et a rendu la collaboration entre les restaurateurs et le Service de la consommation et des affaires vétérinaires plus constructive. Chez eureka FORMATION, le club «la Suite» est un succès. Une belle formule de réseautage réservée à nos membres! Je citerais aussi les projets «TOP entreprise» et «Epicure». Ce dernier était un projet-pilote qui visait à augmenter l’attractivité de notre secteur et à trouver des solutions innovantes, en coresponsabilité entre les besoins des établissements et les attentes actuelles des collaboratrices et collaborateurs.
Quelle est la collaboration avec les autres sections cantonales romandes?
Karen Allemann-Yerly: La collaboration avec les sections latines est excellente. Nous avons bénéficié de concepts qui portent leurs fruits, tels que «Le B.A.-ba d’un extra», qui est organisé par notre centre de formation continue eureka FORMATION. Nous soutenons aussi, entre autres, des projets comme le manga de GastroValais, qui vise à booster l’attrait de nos métiers auprès des jeunes. Nous avons aussi une excellente collaboration avec GastroGrisons. Marc Tischenhauser nous a présenté le concept TOP Entreprise et actuellement Hotel & Gastro formation-Neuchâtel l’organise et a pour objectif de labelliser 100% des formateurs d’ici trois ans. GastroNeuchâtel affiche une réelle volonté de réseautage et de partage. Nous allons d’ailleurs rédiger une procédure complète de l’organisation de l’AD que nous transmettrons aux futures sections organisatrices.
Il semblerait que, jusqu’ici, la collaboration avec les autorités cantonales se soit particulièrement bien passée et cela a été souligné lors de votre dernière AG, le 29 avril dernier. Serait-ce là l’une des clés pour que la branche se porte bien?
Karen Allemann-Yerly: C’est la clé pour être écouté et entendu. C’est aussi un des rôles de GastroNeuchâtel, envers ses membres, de maintenir le dialogue avec l’Etat. GastroNeuchâtel n’est pas toujours d’accord, mais les négociations ne doivent jamais être rompues. Comme dit précédemment, nous avons créé avec le SCAV une charte de bonnes pratiques: une première suisse et un succès.