A Plan-les-Ouates on se retrouve «Chez Wilman»

Isabelle Buesser-Waser – 03 janvier 2023
Suite à l'aménagement d'un nouveau quartier à Plan-les-Ouates (GE), le gérant du restaurant du club de tennis, Break Point, doit quitter les lieux. Une pause forcée que Wilman Chavez comptait rentabiliser par une nouvelle formation. C'était sans compter sur la municipalité, qui lui a proposé de reprendre le restaurant du Centre sportif qui se situe à quelques pas.

Wilman Chavez est une personnalité bien connue à Plan-les-Ouates. Son restaurant, le Break Point, est le rendez-vous des clubs sportifs de la région, des habitants des alentours qui viennent y prendre le café et de tous ceux et celles qui travaillent dans les entreprises installées dans le quartier. Son accueil chaleureux et sa personnalité avenante ont même réussi à modifier le nom du restaurant dans l'esprit des gens. «Les habitués ne disent pas «on va au Break Point», mais «on va chez Wilman»», raconte-t-il.

Une belle carrière dans les fastfoods

Pendant ses études de commerce en Bolivie, Wilman Chavez entend que McDonalds ouvrira sa première succursale dans son pays. L'envie de faire partie de cette nouvelle aventure le pousse à accompagner une amie lors de son entretien. «J'ai fait semblant d'avoir moi aussi un entretien, finalement je suis ressorti des locaux de la grande chaîne de fastfood américaine avec un contrat», confie-t-il. Après un an, c'est au tour de Burger King de s'installer dans ce pays d'Amérique du Sud. Le jeune homme de l'époque se lance à nouveau et grimpe les échelons jusqu'au poste de gérant régional. Il rejoint ensuite Aqualand, un parc aquatique au sein duquel il ouvre six points de restauration.

Nouveau départ en Suisse

En 2002, il décide de rejoindre sa sœur qui s'est installée en Suisse. Il rencontre alors sa future femme et trouve un poste dans la restauration. Il obtient sa patente et lorsqu'il a l'opportunité de reprendre le Break Point, il n'hésite pas.

L'établissement fonctionne bien, il est ouvert du lundi au vendredi le midi, mais aussi le soir, ce qui n'est pas le cas des autres points de restauration du quartier. Wilman Chavez avait même repris un deuxième restaurant en 2019, mais avec le Covid, il a choisi de se concentrer sur le Break Point. L'annonce de la démolition du club de tennis afin de construire un nouveau quartier a donc été un choc. «Le grand projet des Cherpines prévoit près de 3700 logements, 2500 emplois et des équipements, dans le prolongement de la ligne de tram 15», peut-on lire sur le site internet de l'Etat de Genève. Un immense chantier contre lequel on ne peut pas lutter. Le Bolivien de 45 ans a donc vu cet arrêt forcé comme une opportunité pour faire une nouvelle formation et se reposer avant de reprendre un nouveau défi. C'était sans compter sur la municipalité: «Après l'annonce du départ de l'ancien gérant du restaurant du centre sportif des Cherpines qui se trouve à quelque centaines de mètres du Break Point, la municipalité m'a demandé de reprendre l'établissement», explique-t-il. «J'ai d'abord hésité, les espaces sont plus grands et demandent plus de personnel. De plus, la pause et la formation que j'avais prévues allaient tomber à l'eau, mais j'ai fini par accepter!»

«Chez Wilman» verra le jour en 2023

Le choix du nom de ce nouvel établissement n'a pas été difficile: «Chez Wilman» s'est imposé. «C'est la continuité de ce que je faisais ici en plus grand», indique-t-il. Ainsi, la surface de 105m2 sera divisée en deux parties, un lounge et un restaurant, qui servira, comme au Break Point, une cuisine traditionnelle et conviviale avec des produits régionaux accompagnée de vins locaux. «Nous faisons aussi parfois des suggestions de plats d'Amérique du sud. Je ne suis pas aux fourneaux et le chef est français, mais le sous-chef est originaire d'Amérique latine», précise Wilman.

Afin de gérer ce nouveau lieu, le Bolivien d'origine devra engager de nouveaux employés, mais cela ne lui fait pas peur, malgré le contexte: «Pour trouver du personnel, je travaille beaucoup avec le chômage, l'Œuvre suisse d'entraide ouvrière (OSEO) et les services d'insertion. Il faut donner sa chance à tout le monde!»