Traduction: Isabelle Buesser-Waser
La Jungfraujoch, le Rigi, le Cervin, Kapellbrücke ou les chutes du Rhin. Tous ces lieux ont un point commun: il y a beaucoup trop de monde. Des touristes alignés avec leurs appareils photo, loin du calme et de la convivialité. A côté du tourisme de masse qui dérape partout dans le monde, il y a pourtant des endroits qui restent encore à découvrir. «Cette région dégage une tranquillité que l'on ne trouve pas ailleurs en Suisse», explique Rebecca Leaver. Il ne semble donc pas être question ici de courage. «Il y a un potentiel fou par ici.»
De l'occasion & du neuf
L'«Auberge du Mouton» a plus de 200 ans. A l'intérieur, on est surpris par sa sobriété et son élégance. Entre la reprise et l'ouverture, les nouveaux propriétaires n'ont eu que deux semaines pour remettre l'hôtel en état. «C'était très sportif», relate Samuel Tobler en riant. Douze chambres de style minimaliste ont ainsi vu le jour. «Ce style correspondait en fait à ce que nous aimons à titre privé et personnel», confie Rebecca Leaver. Des chambres sobres, sans fioritures, qui dégagent une certaine sérénité. Le design intérieur a été conçu en collaboration avec Nadine Ottawa du studio Norma à Zurich. «L'éclairage est une combinaison de lampes en terre cuite faites à la main et de lampes que nous avons trouvées dans des boutiques vintage», indique la tenancière. Des tons naturels et sobres donnent finalement une image d'ensemble agréable à regarder. Des peintures de différents artistes apportent des touches de couleur. «Toutes les chambres sont apaisantes», ajoute-t-elle. Un concept qui permet aux artistes de présenter leur art dans un espace neutre. «Cela donne à chaque pièce sa touche personnalisée.»
Une cuisine à 13 points
Le restaurant, qui fait également partie de l'hôtel, peut accueillir entre 25 et 30 clients maximum. La cuisine doit être à la fois accessible et originale. Sous la devise «Produits du marché et plats de qualité», on y trouve trois entrées, trois plats principaux, une assiette de fromage et deux desserts ainsi que deux menus dégustation. Les produits régionaux doivent occuper le devant de la scène. Les plats qui en résultent sont également accessibles du point de vue financier. «Nous voulons vendre de la qualité à un prix raisonnable», explique Samuel Tobler. Un «Vitello jurassien» avec sauce à la truite et crumble de gruyère a marqué un lancement réussi. Il était suivi d'un pain au levain «encore» chaud avec du beurre de yaourt fouetté. Le plat principal était une bavette de bœuf avec du chimichurri, des chips d'aubergine croustillantes et des pommes de terre. La crème d'aubergine qui se cachait sous les chips était très aromatique. Pour conclure, on pouvait déguster une mousse au chocolat avec un crumble et des abricots ou un cheesecake avec des cerises marinées. Et, comme Samuel Tobler l'avait prévu, la carte des vins vaut la peine d'être consultée.