Pour la saison 2024-2025, la coopération franchit une nouvelle frontière en accueillant deux stations italiennes: San Domenico et Devero, situées à une heure au nord de Milan. Cinq nouvelles stations françaises seront également accessibles: Monts Jura (Col de la Faucille), la station franco-suisse de Jura sur Léman (La Dôle et les Rousses), Habère-Poche, Hirmentaz ainsi que Thollon-les-Mémises. L’offre bernoise poursuit également sa progression avec l’entrée de trois stations: Schwanden, Wilerallmi et Homberg.
Une saison estivale de plus en plus plébiscitée et une légère baisse pour l'hiver
Avec plus de 110’000 clients engendrant environ 400’000 visites en été, Magic Pass poursuit sa progression et est un réel moteur de transition estivale. Cette tendance souligne l’évolution du tourisme de montagne vers une expérience quatre saisons, où l’été joue un rôle essentiel dans la diversification des activités. «Les stations du Magic Pass constatent une forte augmentation de la clientèle estivale qui vient s'ajouter et non se substituer à la clientèle habituelle. Alors qu'on pensait que cette tendance s'inverserait après la période du Covid, elle s'est au contraire renforcée», indique Pierre Besson, président de la coopérative.
Toutefois, la fréquentation hivernale est en légère baisse pour la saison en cours. Cela s'explique par des conditions très difficiles pour les stations de basse altitude, qui n'ont comptabilisé que peu de jours d'exploitation, alors que certaines stations au-dessus de 1500 mètres ont affiché des chiffres record
Le Magic Pass booste la fréquentation et la gastronomie
Lorsqu'une station adhère au Magic Pass, elle voit sa fréquentation augmenter. «Avec le Magic Pass, tout le monde est gagnant. Aujourd'hui les clients aiment picorer, découvrir de nouvelles pistes et des endroits sympathiques. Nous proposons donc un nouveau lieu, avec une belle offre pour l'été et la coopérative nous permet de garder la tête hors de l'eau», explique Hervé Tuaz, directeur de la station des Habères, qui sera de la partie pour 2024-2025. Cet hiver, la destination française n'a pu exploiter les pistes de ski que 27 jours, mais elle a su rebondir et ouvrir aux VTT afin de doubler les journées d'exploitation. Une alternative qui permet au directeur de rentabiliser les remontées l'été, mais aussi certains weekends en automne et au printemps avec une offre accessible à tous et moins anxiogène que les grands domaines sur-fréquentés.
Du côté de Lauchernalp, le directeur Matthias Fleischmann confirme, depuis l'entrée dans la coopérative, la fréquentation du domaine à augmenté de 30%. Quant au chiffre d'affaires des restaurants d'altitude, il a augmenté de 54%. «Les gens ne paient plus leur abonnement à la journée. A l'heure de manger, ils n'ont encore rien dépensé et préfèrent se rendre au restaurant que de préparer des sandwichs la veille. Par extension, le ticket moyen est souvent plus élevé chez les détenteurs de Magic Pass que chez les clients qui paient un abonnement».
La concurrence arrive en Suisse
Quand il parle d'avenir et des domaines qui pourraient être intéressés à rejoindre le Magic Pass, Pierre Besson parle d'un marché en mutation: «Le marché a changé, aujourd'hui l'abonnement saison n'est plus réservé aux résidences secondaires et aux indigènes, il séduit aussi les citadins. De plus, avec le rachat de Cran Montana par Vail resort, la concurrence débarque en Suisse. Cela va encore faire évoluer le marché. Par conséquent, les discussions avec les stations vont, elles aussi, évoluer.» Toutefois, l'Epic Pass n'effraie pas la directrice Lola Guignard: «Nous avons eu sept ans pour nous préparer. Nous sommes solides et bien établis. Et pour l'instant, leur offre est très différente de la notre.»