2e édition de CaReHo: Focus sur la pénurie de personnel qualifié

Isabelle Buesser-Waser – 30 novembre 2022
La deuxième édition de CaReHo, le rendez-vous des professionnels des métiers de bouche et de l’hôtellerie, s’est déroulée au CERM de Martigny du 20 au 22 novembre 2022. La pénurie de personnel qualifié était au cœur de cette édition.

80 exposants et 4'000 visiteuses et visiteurs ont rythmé les 3 jours de ce rendez-vous entre professionnels, dont l’objectif était de réunir les actrices et acteurs de la branche dans un cadre convivial, avec un programme de qualité. Le bilan est positif selon le communiqué de l'événement. «Les retours des visiteurs et des exposants après cette seconde édition confirment le souhait, voire le besoin, de voir une plateforme comme CaReHo s’établir dans notre zone géographique. Nous nous réjouissons donc de poursuivre notre développement pour devenir LE lieu de rencontres incontournable pour tous les professionnels de la branche, au cœur des Alpes», commente Anouck Marmy responsable de l’événement CaReHo et Directrice Gestion de projets, events & salons du FVS Group, organisateur de l’événement.

Du côté des stands, les entreprises présentes ont pu rencontrer une nouvelle clientèle, nouer des contacts, développer leurs affaires, fidéliser les clients actuels ou encore, présenter des nouveautés et autres innovations. «Le retour de CaReHo est important pour nous, car il n’y a plus d’autre événement qui nous donne l’occasion d’aller à la rencontre de nos clients, ainsi que de clients potentiels. Nous sommes donc très heureux et satisfaits de notre présence ainsi que d’avoir pu rencontrer des acteurs et des décideurs de Suisse romande et nous serons présents pour la prochaine édition», confie Alain Ranger, Directeur des ventes secteur industriel de Schulthess. Même son de cloche chez Novadelta, un nouvel exposant spécialisé dans le café. «Le bilan est positif pour notre entreprise», raconte Bruno Mafra, sales supervisor pour la Suisse au sein de l'entreprise portugaise. «Nous nous attendions à une fréquentation un peu plus élevée, mais nous avons tout de même pu prendre beaucoup de contacts, qui déboucheront certainement sur de nouveaux contrats».

Pénurie de personnel qualifié: Job dating

Parmi les nouveautés de cette deuxième édition, le job dating était un lieu d'échange particulièrement intéressant, notamment pour lutter contre la pénurie de personnel qualifié. La plateforme Jobeo, qui proposait ce service, mettait en relation les employeurs et les employés pour des entretiens d'embauches sur place. Cependant, alors que le manque de personnel fait rage, et que de nombreux postes restent ouverts, les employeurs manquaient à l'appel. «Lorsque nous avons contacté les entreprises, beaucoup nous ont répondu avoir déjà recruté pour la saison, et certaines nous ont annoncé avoir mis la clé sous la porte. Seuls deux acteurs majeurs du tourisme valaisan ont répondu présents. Les Bains de Lavey étaient là le 21 novembre et les Bains d'Ovronnaz sont venus le 22», relève Manelle Belouettar, responsable commerciale chez Jobeo. Une constatation étonnante lorsque l'on regarde les plateformes de recrutement spécialisées en Valais. A Zermatt, par exemple, la plateforme de recrutement pour les emplois dans la station, jobszermatt.ch, recense près de 40 offres en cuisine et plus d'une cinquantaine pour le service. «Il s'agit peut-être d'un problème de communication en amont», commente Manelle Belouttar. «Toutefois, cette expérience est plutôt positive et nous le referons volontiers, avec quelques améliorations».

Pénurie de personnel qualifié: Forum

Le Forum proposait quant à lui des conférences sur de nombreuses thématiques. Le 22 novembre, la présentation sur le thème «Pénurie de main-d’œuvre: les leviers d’action de l’hôtellerie-restauration» permettait aux acteurs du secteur de mieux comprendre les attentes des jeunes. A cette occasion, Roland Schegg, professeur ordinaire à la HES-SO Valais, a présenté les résultats d'une étude menée par la HES-SO Valais sur la perception de la profession par des étudiantes et étudiants en Valais et ses implications pour l'attractivité du secteur. L'étude montrait notamment que le salaire n'est plus la priorité numéro 1 pour les jeunes, mais que l'équilibre entre la vie privée et le travail est très important, tout comme l'environnement de travail et la reconnaissance. Les atouts de la branche, tels que les possibilités de voyage, le travail d'équipe et le sentiment d'appartenance à une famille sont aussi ressortis, de même que les points faibles, que sont un travail intense, les heures supplémentaires et les salaires. En plus d'un état des lieux, cette étude donne aussi la parole à la génération Z concernant des pistes d'amélioration. Ainsi, les salaires, la planification des weekends, une meilleure gestion des heures supplémentaires et un management participatif, semblent être des solutions à explorer. En conclusion de cette présentation, Roland Schlegg a donné ses recommandations aux employeurs afin d'augmenter leur attractivité: Augmenter les salaires - ce qui est déjà le cas dans la restauration grâce à une mise à jour de la CCT -, proposer des indemnités de déplacement, soutenir les employés dans la recherche de solutions de garde pour les enfants, supprimer les horaires coupés lorsque cela est possible, ou encore utiliser des solutions numériques pour diminuer la pénibilité.

Puis Stève Delasoie, directeur de GastroValais, a exposé le «projet jeune». Ce projet consiste en un groupe de travail composés de jeunes de formations et activités professionnelles diverses dans la branche. Les membres du groupe se retrouvent régulièrement afin de réfléchir à l'avenir du secteur et à des solutions pour lutter contre la pénurie de personnel qualifié.