Ne serais-je pas en train de développer une nouvelle allergie?

Dernièrement, j’ai eu la visite d’un inspecteur qui me faisait la remarque que je n’avais pas respecté scrupuleusement l’affichage officiel quant aux 12 aliments allergènes. Je me suis donc empressé de remédier à cette situation mais je me pose tout de même quelques questions…

En effet, quelle surprise de voir une telle augmentation des allergies chez nos clients. A croire que les allergies sont un problème de santé publique mais contagieux car il est évident que le nombre est en constante croissance ainsi que la diversité. Etrange de constater également que cela est peut-être dû à des aliments de moins en moins naturels pour des questions de rentabilité ou de caprices de consommations dénuée d’émotions. Force est de remarquer que de plus en plus, les réservations ressemblent plus à des ordonnances médicales qu’aux réservations de temps révolus… Est-ce un problème sanitaire, de société ou culturel? Par exemple, il y a 2 ans, j’ai participé à un banquet de 200 personnes pour l’association des paysannes vaudoises, section Moudon… Pas une seule allergie… A croire que l’air de la Broye est vraiment bon pour la santé. Cependant, quelle situation schizophrénique pour nous restaurateurs. Où commence notre responsabilité de professionnel de l’accueil, de spécialiste de la santé mais aussi de consommateur? Je crois avoir compris qu’il y a un nombre défini d’aliments allergènes à annoncer mais qu’en est-il des autres? Ceux encore inconnus ou parfois cachés? Exemple concret, j’ai eu l’autre jour une cliente qui me disait être allergique au riz; soit. Est-ce qu’elle peut déguster du saucisson? On pourrait trouver cette situation anodine et sans aucun intérêt, sauf que, la pellicule blanche qui se trouve sur les saucissons et qui rappelle le mycélium est bien souvent de la farine de riz pour des questions d’esthétique. Où se situe ma responsabilité? Pourquoi ne pas simplement et avec grand plaisir, renseigner le client si celui-ci à une allergie, quelle qu’elle soit, au lieu de se cacher derrière une liste d’aliments désuète? Après tout… Prendre soin de nos clients n’est pas notre confession de foi?