Tourisme

Une campagne touristique unique en son genre

Caroline Goldschmid – 02 septembre 2021
Les saveurs automnales du terroir sont les stars de la première campagne commune et 100% digitale de Fribourg Région et Terroir Fribourg. La durabilité n’est pas en reste.

C’est dans un lieu particulièrement bien choisi – le Marché des Chandines, à Delley – que Fribourg Région et Terroir Fribourg ont présenté leur première campagne en commun, «Automne et Saveurs», le 25 août dernier. La ferme exploitée par la famille Ruegsegger depuis cinq générations cultive le meilleur du terroir fribourgeois sur 43 hectares, dont les fameuses poires à Botzi AOP. Elles font partie des sept spécialités locales que l’action, qui aura cours jusqu’en 2022, vise à mettre en valeur. «7 produits phares, 7 producteurs, 7 destinations»: c’est avec ce slogan que les deux associations cherchent à renforcer le statut du canton comme destination gourmande. Un chiffre qui symbolise également l’unité et qui concrétise le rapprochement entre Terroir Fribourg et Fribourg Région. Les six autres produits sont les suivants: les «Sensler Bräzle» (Lac Noir), le Gruyère AOP et Vacherin Fribourgeois AOP (La Gruyère), les vins du Vully (région de Morat), la crème double (Châtel-St-Denis / Les Paccots), le Jambon de la Borne (qui devrait recevoir l’appellation AOP courant septembre), et la Cuchaule AOP. Le canton est particulièrement fier de compter quatre produits AOP sur les vingt-trois certifiés dans toute la Suisse.

Communication 100% digitale
Outre le fait que c’est la première fois que les deux associations réalisent une action marketing d’envergure en commun, elle est également 100% digitale, «afin d’analyser les résultats, cibler le public que l’on veut toucher et cibler les médias», a indiqué Léonie Chenaux, project manager à l’Union fribourgeoise du Tourisme (UFT). En ligne depuis le 1er septembre, la landing page a pour objectif d’augmenter la renommée des produits du terroir fribourgeois. Mais Pierre-Alain Morard, directeur de l’UFT, reconnaît que le choix des canaux digitaux vise aussi à atteindre les jeunes. «C’est évident que cette communauté est clairement visée. Nous savons que notre terroir a besoin de davantage de visibilité auprès de cette clientèle. Par exemple, certains jeunes imaginent peut-être que la Cuchaule, c’est juste du pain, et ignorent toutes ses spécificités.» Afin d’encourager la consommation de produits régionaux labellisés, des expériences gourmandes authentiques comme des ateliers de fabrication et des dégustations accompagneront les événements automnaux (vendanges, désalpe, Bénichon...). GastroJournal a eu la chance de participer à un atelier moutarde de Bénichon et Cuchaule AOP proposé par la Boulangerie Saudan, à Fribourg. Le récit est à lire ci-dessous.

Durable grâce à un calculateur
Troisième spécificité de la campagne «Automne et saveurs»: estampillée «Carbon Fri», elle joue les pionniers en s’engageant à réduire les émissions de CO2. «C’est la première fois que la fondation Carbon Fri labellise une campagne de promotion et c’est également la première fois que Fribourg Région et Terroir Fribourg réalisent un bilan carbone de ces actions marketing», a annoncé Léonie Chenaux. Verdict: la campagne a généré 0,8 tonne de CO2, soit l’équivalent de l’émission d’un indépendant sur une année. Les hôtes pourront, eux aussi, s’informer sur le bilan carbone de leurs séjours à l’aide du calculateur de vacances CO2 disponible à l’adresse www.carbonfri.ch/calculateurco2. Celles et ceux qui souhaitent aller encore plus loin dans la démarche pourront compenser leurs émissions en faisant un don qui financera des projets durables dans le canton de Fribourg.
Intégrant les notions de synergie, digitalisation, mobilité douce et consommation durable, le projet pilote «Think digital, eat local!» bénéficie du soutien de la Nouvelle politique régionale.

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3 questions à Pierre-Alain Morard

 

Quels sont les objectifs de la campagne «Automne et saveurs» en termes de nombre de nuitées ou de chiffre d’affaires?
Cette campagne n’est pas directement liée à un retour de chiffre d’affaires ou de nuitées escomptées, contrairement à la campagne «Vrai pour de vrai» lancée en mars, qui visait à retrouver les chiffres des bons mois de 2019. Là, c’est une campagne coordonnée pour la première fois avec Terroir Fribourg qui vise à nous donner de la visibilité et à faire connaître notre terroir.

Vous mettez l’accent sur le fait que cette campagne est 100% digitale: votre but est-il d’atteindre davantage de jeunes?
A Fribourg Région, nos campagnes sont déjà digitales depuis deux ans. Il est vrai que grâce à cela, il est possible d’atteindre des publics choisis de manière beaucoup plus ciblée. Mais digital ne veut pas dire uniquement réseaux sociaux, car nos vidéos circulent aussi à travers d’autres canaux comme notre landing page ou nos newsletters. C’est évident que la communauté jeune est clairement visée. Nous savons que notre terroir a besoin de davantage de visibilité auprès de cette clientèle. Par exemple, certains jeunes imaginent peut-être que la Cuchaule, c’est juste du pain, et ignorent toutes ses spécificités. 

Le phénomène qui est né pendant la pandémie qui veut que les Suisses ont davantage voyagé dans leur pays et que les régions ont été en concurrence les unes contre les autres va-t-il se poursuivre?
Nous n’avons jamais négligé la clientèle suisse avant le Covid: à Fribourg, 65% des touristes étaient suisses. Aujourd’hui, ils sont 85%. Nous avons donc des «nouveaux Suisses», non seulement à cause des contraintes liées à la pandémie, mais aussi parce qu’ils ont découvert des hébergements différents. Par exemple, le camping a très bien fonctionné. Donc, oui, les cantons sont devenus des concurrents, mais il y a aussi un autre phénomène qui est né, c’est celui des synergies entre les régions ou entre les organisations. On s’est rendu compte que faire cavalier seul est devenu trop cher et trop compliqué. Dans notre cas, nous avons fédéré les forces et nous travaillons avec Jura Trois Lacs ou encore avec Vaud Région. Cela dit, on voit que la concurrence est forte, car tout le monde veut sa part du gâteau qui est la clientèle suisse. Les cantons qui tirent aujourd’hui leur épingle du jeu sont ceux qui n’ont pas négligé la clientèle suisse avant l’arrivée de la pandémie et ceux qui ont la chance de réunir plusieurs atouts: des montagnes, des lacs, des villes et un riche terroir.

 

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Atelier moutarde de Bénichon et cuchaule AOP: on a testé pour vous

A Fribourg, la boulangerie Saudan, dirigée par Margrit et Gérald Saudan, propose un atelier «Moutarde de Bénichon et cuchaule AOP» dans le cadre de la Semaine suisse du goût. Il aura lieu les 16, 18 et 24 septembre, de 14h à 15h30, dans les locaux du commerce sis à la route de Villars 38. En dehors de cet événement national, il est possible de réserver cet atelier ou d’autres ateliers thématiques (pour des groupes ou des entreprises) en contactant directement la boulangerie.

La moutarde de Bénichon et la cuchaule, tout le monde en a entendu parler, à défaut d’avoir pu déguster ces deux spécialités gourmandes du terroir fribourgeois. Mais c’est en participant à leur confection qu’on en saisit le mieux toutes les spécificités. Et quel plaisir de déguster un mets que l’on a préparé soi-même pour la première fois lorsqu’il est réussi! Le 25 août dernier, GastroJournal a eu l’occasion de participer à un atelier passionnant. Durant une heure et demie environ, on a découvert les secrets de fabrication de la moutarde de Bénichon et de la cuchaule AOP, tout en mettant la main à la pâte. La cuchaule tient sa couleur jaune au safran. Celui qu’utilise la boulangerie Saudan est bio et est cultivé au Maroc. Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme «l’or jaune»: il vaut une fortune, en l’occurrence 26'000 francs le kilo, soit le même prix qu’un kilo d’or! Avec cette quantité de safran, précieusement entreposée dans un coffre-fort, l’entreprise fribourgeoise pourra fabriquer des cuchaules AOP durant un an. Cette tradition culinaire nécessite aussi de la pâte fermentée, ou du levain chef, que la boulangerie Saudan fabrique elle-même grâce à l’acidité de la pomme. Les participants à l’atelier recouvrent les boules de pâte levée de jaune d’œuf et font eux-mêmes les dessins en croix avant qu’elles ne partent au four durant une vingtaine de minutes.

Pendant ce temps-là, on s’attaque à la confiture qui accompagne à merveille la brioche safranée, la moutarde de Bénichon. Ses ingrédients: du vin blanc, des graines de moutarde noire, du sucre candi, de l’anis étoilé, des bâtons de cannelle, de l’eau, de la farine fleur, du vin cuit et du sel. Comme la confection de la cuchaule et de la moutarde de Bénichon nécessite des temps de pause, certaines étapes sont réalisées à l’avance par les boulangers afin que les participants puissent mettre les touches finales durant l’atelier. Cette fameuse moutarde n’est guère compliquée à réaliser et entre son goût sucré et ses notes d’acidité, on finit forcément par y revenir.

L'atelier comprend:

- La fabrication de la moutarde de Bénichon de manière artisanale

- L'explication de la fabrication de la cuchaule AOP

- La dégustation de la moutarde de bénichon et de la cuchaule

Compris dans le prix:

- Recettes de la cuchaule et de la moutarde de Bénichon

- 1 pot de moutarde et une cuchaule à l'emporter

- Boissons et dégustation

Atelier pour adulte, accessible à tous.

Matériel et tablier fournis sur place.

 

Infos et inscriptions auprès de la Boulangerie Saudan