La relance passera par une communication positive

Caroline Goldschmid – 22 novembre 2021
La 2e édition du Montreux International Tourism Forum en format hybride a accueilli quelque 150 participants les 18 et 19 novembre ainsi que plus de 30 oratrices et orateurs.

Durant deux jours, le Miles Davis Hall, au sein du centre des congrès montreusien 2m2c, a accueilli une trentaine de spécialistes du tourisme suisse et européen autour du thème ô combien d’actualité de cette 2e édition: «Confiance et relance». Fondé par le conseiller national Laurent Wehrli, le Montreux International Tourism Forum (MITF) a pour but de réunir les responsables des divers secteurs du tourisme et de l’accueil et de débattre des évolutions possibles et des mutations à venir des modèles connus.

Parmi les thématiques abordées cette année: les nouveaux modèles d’affaires, les défis et opportunités du tourisme dans les villes et de l’hôtellerie, le futur des Alpes suite à la pandémie, les objectifs de développement durable 2030 de l’ONU ou encore la force des innovations pour le futur du tourisme. Le 18 novembre, Jürg Schmid, président de Graubünden Tourisme, a fait le déplacement depuis les Grisons – il a d'ailleurs plaisanté en disant que la Suisse est grande. Il a débuté sa présentation intitulée «La nécessité d'un renouvellement stratégique du tourisme suisse» dans un français impeccable. «Peut-on vraiment espérer retrouver le monde d’avant? N’est-il pas probable que cette pandémie ne se termine tout simplement pas?» Jürg Schmid est toutefois convaincu que le tourisme va se rétablir, par étapes et non de manière linéaire.

Hausse conséquente des salaires
En revanche, ce que le Grison dit avoir sous-estimé, c’est l’impact de la pandémie sur le marché du travail. «Nous sommes passés d’une pénurie de travailleurs qualifiés à une pénurie aigüe de travailleurs qualifiés! Aux Grisons, certains restaurants de montagne ne savent pas si et comment ils vont fonctionner cet hiver.» Quant aux solutions, Jürg Schmid estime que les salaires doivent être augmentés de façon significative. Et avec eux, les tarifs seront également revus à la hausse. Le président de Graubünden Tourisme a également abordé la question des voyages d’affaires, auxquels les entreprises renoncent au profit de rencontres digitales sur des plateformes telles que Zoom. «Mais les échanges à distance ont aussi leurs limites: les processus qui stimulent la créativité, aboutissent à des stratégies ou le team building ne peuvent pas exister de manière digitale.»

De l'importance de la communication
Avant de monter sur scène pour présenter les projets de Genève Tourisme, Adrien Genier a interpellé Jürg Schmid: «Avant, travailler dans le tourisme ne suscitait que des réactions positives. Aujourd’hui, nous faisons face aux préoccupations environnementales, au surtourisme et aux virus. Comment remettre en avant les côtés positifs qu’apporte le tourisme?» Et Jürg Schmid de répondre que la communication est la clé. «Nous créons des émotions positives, de la joie. Pourtant, en faisant notre autocritique, les faîtières nationales n’ont mis l’accent que sur les conséquences négatives de la pandémie, oubliant qu’elles communiquent aussi à des clients et à des collaborateurs.»

Villes: défis et opportunités
François Gaillard, directeur d’Only Lyon, Adrien Genier, directeur de Genève Tourisme, et Marcel Perren, CEO de Luzern Tourismus, ont été invités à aborder le thème «Tourisme dans les villes: défis et opportunités». François Gaillard a marqué l’assemblée en déclarant: «Pour nous, le touriste est mort. Nous n’avons plus qu’à faire à des Lyonnais et notre marketing s’adresse à 100% à des Lyonnais.» De son côté, Adrien Genier a rappelé qu’à Genève, le tourisme représentait 75% à 80% des nuitées avant l’arrivée de la pandémie. Pour combler ces quelque 400 000 nuitées, Genève Tourisme table sur le tourisme de loisirs en s’assurant que sa lisibilité soit optimale. «Geneva the Resort City, c’est plus qu’une campagne de communication, c’est un vrai projet de destination, élaboré avec 150 partenaires du secteur touristique», a expliqué Adrien Genier.