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«Les restaurateurs ont intérêt à former leur personnel»

Caroline Goldschmid – 28 octobre 2019
Après un an et demi d’activité, l’heure du premier bilan a sonné pour la plateforme d'e-learning Swiss Wine Campus.

Lancée en mai 2018 et destinée avant tout aux professionnels de l’hôtellerie-restauration, la formation Swiss Wine Campus a été élaborée en collaboration avec l’Ecole de Changins pour ce qui est de l’œnologie et de la viticulture, et par l’Ecole hôtelière de Genève pour ce qui touche au service. Swiss Wine Promotion a pris en charge la totalité des coûts de cette plateforme d'e-learning, soit plusieurs dizaines de milliers de francs. Un investissement intégré dans le budget marketing et communication de l’association: «La gastronomie est un secteur important pour faire connaître les vins suisses puisque les restaurants sont des vitrines et tout restaurateur peut devenir un ambassadeur du vin suisse; c’est pourquoi nous voulons les soutenir en les aidant à former leur personnel», explique Jean-Marc Amez-Droz, directeur de Swiss Wine Promotion, dont le mandat prend fin le 31 octobre. Ayant atteint l’âge officiel de la retraite, le passionné s’est affairé durant ses quatre derniers mois d’activité à passer le flambeau à son successeur, Nicolas Joss. Et le campus en ligne fait partie des dossiers que le nouveau directeur aura pour mission de mener à bien. Visiteurs jeunes, féminins et basés à l'étranger: une bonne surprise Après un an et demi d’activité, quel est le bilan à tirer pour la plateforme Swiss Wine Campus? Commençons par les constats positifs. Quelque 6500 visiteurs se sont déjà rendus sur le site, pas moins de 665 attestations ont été délivrées et près de 240'000 pages ont été vues. Des chiffres qui se situent au-dessus des objectifs fixés par Swiss Wine. «Ce qui nous intéresse dans ces statistiques, c’est notamment le nombre de pages vues: cela représente des informations qui ont été diffusées par le biais de ce campus», déclare Jean-Marc Amez-Droz. «Nous sommes très agréablement surpris par le nombre de visiteurs étrangers, 21%, ce qui montre que l’outil permet d’améliorer la connaissance des vins suisses hors de nos frontières.» Autres bonnes surprises, les femmes (46%) et les jeunes de moins de 35 ans (40%) constituent un public important de la plateforme. Au niveau national, en revanche, il n’est pas possible de déterminer les différences entre cantons puisqu’au moment de l’inscription, seule l’adresse e-mail est demandée. A présent, l’accent est mis sur la promotion auprès des professionnels Un autre constat démontre qu’il y a encore du travail: la majorité des visiteurs de swisswine-campus.ch sont des amateurs de vins alors que le but de l’outil est surtout de former le personnel travaillant dans l’hôtellerie-restauration. «Nous sommes actuellement en train d’examiner les possibilités de collaboration avec GastroSuisse, puisque nous cherchons à dynamiser l’utilisation de cet outil auprès des professionnels de la branche», explique le directeur sortant. Il s’agit donc maintenant de faire en sorte que l’information circule mieux auprès des professionnels de la branche et que les restaurateurs prennent conscience de l’importance de la formation de leur personnel de service. Si les connaissances de base sont maîtrisées – les caractéristiques des principaux cépages suisses, la température et le verre appropriés pour le service, etc. –, les chances de vendre du vin suisse de qualité aux clients sont bien plus grandes. «Les restaurateurs doivent comprendre que c’est dans leur intérêt de former leur personnel, d’autant que cette formation est gratuite et accessible à n’importe quel moment et fractionnée comme bon vous semble», souligne Jean-Marc Amez-Droz. Un outil pour améliorer l’image de l’établissement et doper le chiffre d’affaires Du côté de GastroSuisse, on soutient le projet depuis son lancement. «Dès le départ, le président Casimir Platzer nous a vivement encouragés à aller de l’avant avec cette plateforme», se réjouit Jean-Marc Amez-Droz. «Récemment, il a incité les présidents cantonaux à promouvoir l’outil auprès de leurs membres, précisant que tout ce qui est gratuit n’est pas forcément mauvais.» Cet automne, Swiss Wine et Alexandre Comby, le directeur de MobileTIC, la société qui a développé l’outil, sont allés à la rencontre de Casimir Platzer. «Cette discussion a permis de concrétiser la prochaine étape de la promotion du campus: définir deux régions test pour montrer quelle pourrait être l’utilisation de cette plateforme.» Durant cette phase test, Swiss Wine et les sections cantonales concernées vont plancher sur une communication optimale face aux attentes des professionnels de la branche. La question centrale étant: qu’est-ce qui les motiveraient à pousser leur personnel à se former? «A l’heure actuelle, nous constatons que les restaurateurs sont nombreux à ne pas considérer la formation comme une méthode efficace pour améliorer non seulement l’image de leur établissement auprès des clients, mais aussi pour vendre du vin de qualité supérieure, ce qui augmente leur chiffre d’affaires», regrette Jean-Marc Amez-Droz. Aidé par notre faîtière, Nicolas Joss parviendra-t-il à inverser la tendance? Affaire à suivre.