La révision de la loi sur les auberges, sujet clé du moment

Caroline Goldschmid – 19 mai 2025
L’Assemblée générale de GastroJura s’est déroulée le 13 mai au Restaurant La Croix fédérale, à Corban. Quelque 25 personnes ont participé, ce qui représente environ 10% des membres, soit un taux de participation stable au fil des ans. Parmi les points forts, le président Maurice Paupe a été réélu et le comité cantonal s’est étoffé, avec un nouveau membre (Honorine Rosenfeldt-Kueny) et des nouveaux membres invités.

Après les rapports de la Commission professionnelle par Yves Petignat, du Cours de Cafetier par Jean-Louis Donzé et de la Commission du tourisme par Maurice Paupe, le président cantonal s’est exprimé sur les principaux dossiers dans lesquels GastroJura s'est investi durant les mois écoulés. «Le plus gros chantier est sans doute celui de la révision de la loi sur les auberges», a lancé d’emblée Maurice Paupe. Côté formation, il a rappelé l’événement organisé le 8 avril dernier avec les employés et la direction Centre d'orientation scolaire et professionnelle et psychologie scolaire, un «franc succès». Autre succès, celui de la vidéo promotionnelle des métiers de l’hôtellerie-restauration réalisée par GastroJura. La vidéo a été largement diffusée dans les cinémas du Jura, sur les réseaux et aussi sur le site d’Avanti.swiss, site de GastroSuisse consacré à la promotion de nos métiers.

Dans son rapport, le président Maurice Paupe a également abordé la problématique de la conjoncture économique. «Nous espérons une amélioration rapide! Tous les restaurateurs me font part des mêmes retour: les revenus ne sont pas réguliers, la situation est difficile… L'année 2025 sera une année charnière pour de nombreuses entreprises. Faites attention!»

Puis il a abordé le gros dossier du moment: la révision de la Loi sur les auberges. «Le Gouvernement a transmis le message relatif au projet de révision de la loi au Parlement et ce dernier devrait traiter le sujet en septembre prochain avec pour objectif une entrée en vigueur de la nouvelle loi le 1er janvier 2026. Parmi les grands changements prévus par la nouvelle loi: la capacité d'accueil au-delà de 20 personnes en restauration ou 10 personnes en hébergement sera soumise à l’obtention de la patente (et donc du cours de cafetier), les foodtrucks (jusqu'à 20 places autorisées devant le foodtruck, le cours de cafetier ne sera pas imposé), un service d'ordre obligatoire dans certains bars, une durée de validation d'un permis de 5 ans... », a énuméré Maurice Paupe. Ce dernier a également indiqué que GastroJura s’oppose fermement à l’interdiction d'exploiter durant dix ans après avoir fait faillite. «Il s'agit d'une entrave à la liberté économique!»

Après le rapport du président, l’élection des membres du comité était à l’ordre du jour. Ils souhaitaient tous repartir pour quatre ans et ont été réélus. Il s’agit d’Yves Petignat, Claudia Schwartz, Eric Serda, Yann Studer. Une personne est venue renforcer depuis quelque temps le comité: Honorine Rosenfeldt-Kueny, de l’Hôtel Victoria à Delémont. Le 13 mai dernier, elle a été élue comme nouvelle membre du comité.  Le comité est désormais complété par quatre membres invités (participent aux séances sans droit de vote): Jean-Louis Donzé et Claude Babey de Gastroconsult, Emilie Guillaume, présidente de l’Association jurassienne et jurassienne bernoise des hôteliers, ainsi que Nathanaël Ory, du Tertianum La Jardinerie. Quant au président Maurice Paupe, seul candidat, il a été réélu à l’unanimité.

Daniela Segmüller, membre du Conseil de GastroSuisse et entrepreneuse à la tête de 200 collaborateurs à Zurich avec son mari, a eu le mot de la fin et s’est exprimée dans un français parfait. «Aujourd’hui, je me présente devant vous en tant que zurichoise. Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas tout à fait juste non plus. Pour une bonne partie de ma formation, j’ai eu la chance d’étudier à l’EHL et mes racines se trouvent tout à l'Est de la Suisse, à Samnaun, dans les Grisons. Comme les Jurassiens, nous sommes connus pour avoir la tête dure. Mais l’obstination ne suffit pas: il faut le dialogue, de la finesse, parfois un peu de diplomatie, de préférence un verre à la main. Notre époque est particulièrement exigeante et il faut fournir des prestations exceptionnelles pour réussir dans nos métiers.»

Elle a présenté trois projets issus du marketing de GastroSuisse (la commission qu'elle préside): les Kitchen Ninjas, qui vise à éveiller chez les jeunes une passion pour la cuisine, la campagne «Avanti!» et l’événement Hospitality Summit, où pas moins de 1500 participants sont attendus les 18 et 19 juin prochains. «On se réjouit de ce nouveau projet et nous espérons intensifier la collaboration avec HotellerieSuisse.»