C’est ainsi que naît le sentiment d’appartenance

Isabelle Buesser-Waser – 04 avril 2025
Dans certains restaurants, les collaborateurs restent fidèles à leur poste durant des décennies. Quel est le secret pour créer un sentiment d’appartenance au sein de ses équipes? Découvrez ici les témoignages de Franck Giovannini (Hôtel de Ville de Crissier) et Sabine Carcenat (Directrice du Valrose) et retrouvez l'expérience de trois autres personnalités de la branche dans notre édition spéciale qui sortira le 17 avril.
Umfrage Franck Giovannini web

Franck Giovannini (51 ans), Hôtel de Ville de Crissier (VD)
«Ma plus grande fierté, c’est la cohésion et l’ambiance qui règne au sein de mon équipe», confie Franck Giovannini. Le chef trois étoiles de l’Hôtel de Ville de Crissier gère l’établissement depuis 2018 avec son épouse. Petit à petit, il a réussi à créer un vrai sentiment d’appartenance tant en salle qu’en cuisine. «Je n’ai pas vraiment réfléchi à une stratégie pour développer un esprit d’entreprise, c’est quelque chose qui s’est fait naturellement.» Le caractère du restaurateur y est en effet pour beaucoup. Peu d’ego, une relation personnelle avec chacun, beaucoup d’exemplarité et de bonnes conditions de travail semblent être les principaux ingrédients d’une équipe soudée autour d’un établissement. «Il faut être juste, témoigner du respect et faire les choses avec le cœur. Les gens sentent quand on triche. Le respect que je leur donne, je l’ai en retour dix fois!» Présent du matin au soir, tous les jours, le célèbre chef constate que cette cohésion améliore également l’expérience des clients: «Ils nous disent que c’est agréable car le service est à la fois professionnel et détendu.»

Sabine Carcenat

Sabine Carcenat (39 ans), directrice Hôtel Restaurant Valrose (VD)
C’est à Rougemont, loin des grands centres urbains, que Sabine et Benoît Carcenat ont choisi de s’installer pour ravir les papilles les plus affûtées. Les jeunes talents qui travaillent au Valrose ne sont pas là par hasard. «Je pense qu’il y a un vrai sentiment d’appartenance chez nos collaborateurs, surtout en cuisine et en salle», indique la directrice. «Mais il ne faut pas se leurrer, Benoît y est pour beaucoup. Travailler avec un MOF, autour d’un projet gastronomique unique est fédérateur.» Selon Sabine Carcenat, pour créer ce sentiment d’appartenance, il faut se démarquer de la concurrence, proposer un petit truc en plus, un USP qui permettra aux employés de s’enrichir personnellement et de développer un lien fort avec l’établissement. «D’excellentes conditions de travail permettent aussi de créer de la loyauté. J’ai commencé ma carrière au sein de la chaîne Fairmont. J’y étais très attachée, notamment parce que cette structure avait énormément à m’apporter. Ici, nous n’avons pas les moyens de proposer des programmes de développement, mais nous avons notre petit truc en plus!»