Le prestige de Bordeaux s’est forgé au fil des siècles, attirant les grandes familles européennes et, plus récemment, les élites du monde entier. Cette région est devenue un carrefour cosmopolite, où chaque domaine tente de se démarquer, soit par l’excellence de ses vins, soit par la splendeur de ses propriétés, voire par les prix impressionnants de certaines bouteilles. Ce contexte particulier a donné à Bordeaux une aura unique, transformant cette région viticole en une sorte de Disneyland pour passionnés fortunés, où tout semblait possible, il n’y a encore pas si longtemps.
Pourquoi Bordeaux est-elle une des régions viticoles les plus réputées au monde?
L’histoire moderne des vins de Bordeaux remonte au Moyen Âge. Au XIIe siècle, le mariage d’Aliénor d'Aquitaine avec Henri Plantagenêt, futur roi d'Angleterre, marque le début d’échanges commerciaux florissants. Les vins bordelais, alors principalement des clairets (des vins rosés), étaient exportés par la flotte anglaise depuis le port de Bordeaux, tandis que la Gironde servait de voie de transport pour les cargaisons de vin, reliant les appellations viticoles de l’intérieur à l’océan.
Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que les vins rouges commencent à se démocratiser à travers l’Europe. Toutefois, le tournant décisif se produit en 1855, lorsque Napoléon III décide de classifier les châteaux bordelais en fonction de la qualité de leurs vins. Ce classement, encore en vigueur aujourd’hui, marque la naissance d’un mythe. Bordeaux connaît alors un essor commercial sans précédent, exportant ses vins aux quatre coins du monde.
Cet essor a permis non seulement de renforcer la réputation de la région, mais aussi de mettre en place un système de vente unique au monde: celui des Primeurs et de la place de Bordeaux.
Pour mieux comprendre ce fonctionnement singulier, nous avons rencontré la famille Thienpont, d’origine belge, installée dans le Bordelais depuis le XIXe siècle. Ils sont à la tête de prestigieux domaines tels que Le Pin et Vieux Château Certan.
L'interview pourra être lue dans notre magazine imprimé du 21 novembre