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Pénurie de personnel qualifié: résultats d’une étude

Caroline Goldschmid – 15 juillet 2021
Une enquête réalisée dans toute la Suisse par l’agence de placement Coople auprès de 1319 travailleurs offre des pistes de réflexion pour les entreprises de la branche.

Réalisée entre le 27 mai et le 6 juin auprès de 1319 travailleurs flexibles, l’enquête de l’agence de placement digitale Coople prouve que l’hôtellerie-restauration a perdu en attrait aux yeux de ceux qui travaillaient dans l’HORECA avant la crise du Covid. A l’origine de cette enquête, un double objectif. «D’une part, nous voulions prendre la température auprès des travailleurs de l’hôtellerie-­restauration puisque ce secteur représentait une part importante de notre chiffre d’affaires avant la crise – environ 30%. D’autre part, nous voulions connaître les raisons qui poussent certains à se réorienter», explique Simon Vogel, directeur Coople Suisse.

Les résultats de l’étude révèlent que 45,3% des sondés se disent impatients de réintégrer le secteur et 41,3% pensent le réintégrer. En revanche, environ 10% ont déclaré ne pas être sûrs de vouloir rester dans la branche et 3% n’ont pas prévu de retourner dans l’hospitalité. Le spécialiste rappelle que la restauration a été à l’arrêt pendant un an et qu’il est difficile aujourd’hui de trouver du personnel qualifié. «Mais il y a encore beaucoup d’inconnues et la situation peut changer ces prochains mois: les gens vont revenir progressivement sur le marché du travail. Tout en étant plus sélectifs, car ils peuvent se le permettre. Soit quant au secteur, en privilégiant par exemple ceux qui ont bien marché durant la crise, soit quant au salaire.»

Les compétences ont un prix
Parmi les raisons évoquées pour justifier leur hésitation à travailler dans la branche, la rémunération est citée par 20,8% des sondés, suivie par la stabilité d’emploi. Pour 16% des participants, c’est davantage de flexibilité qui est souhaitée et 12,8% veulent de meilleurs horaires. Le directeur de Coople pointe un paradoxe récurrent: les patrons cherchent la perle rare, mais tiennent à limiter leurs coûts. «On ne peut pas s’attendre à trouver l’expert(e) dans son domaine si on n’est pas prêt à offrir un salaire à la hauteur de son expertise.»

Aujourd’hui, l’activité reprend, mais à des niveaux nettement inférieurs à la période précédant la crise, selon Simon Vogel. Du côté des patrons, certains ont compris l’importance du salaire et sont conscients qu’un effort est nécessaire en cette période pour attirer les talents. «C’est d’ailleurs l’un des changements les plus récurrents que nous constatons chez nos clients, et quand ce n’est pas le salaire qui est revu à la hausse, ce sont les forfaits octroyés pour le déjeuner.»