Des solutions communes contre le gaspillage alimentaire

Oliver Borner – 02 juillet 2024
Fin juin, des personnalités de Food Save issues de la pratique, de la recherche et des autorités se sont rencontrées pour un échange de bonnes pratiques lors du «Fokus Food Save 2024», organisé par l'association United Against Waste à Berne.

«Fokus Food Save», de l'association United Against Waste (UAW), compte parmi les événements les plus importants pour la communauté antigaspillage alimentaire. Chaque année, des experts se réunissent à Berne pour échanger et réseauter. Le 28 juin dernier, plus de 200 personnes issues du commerce de détail, de la gastronomie, de l'hôtellerie et d'autres branches se sont réunies au centre de congrès Kreuz, à Berne, pour discuter des thèmes les plus urgents en matière de gaspillage alimentaire.

Des intentions qui ne se concrétisent pas

Pour cela, plusieurs podiums sur le thème de la sauvegarde de la nourriture ont été organisés après l'assemblée annuelle de United Against Waste. Christine Schäfer du Gottlieb Duttweiler Institute (GDI) à Rüschlikon ZH a ouvert le bal. Elle s'est penchée sur la question de savoir pourquoi les bonnes résolutions alimentaires échouent souvent. Il en est ressorti que de nombreuses personnes souhaitent changer quelque chose à leur mode d'alimentation (par ex. manger plus sainement), mais ne parviennent pas à sortir des schémas habituels. Selon les résolutions, entre 30 et 50 % des personnes n'ont pas réussi à les mettre en œuvre.

Il y a plusieurs raisons à cela, selon Schäfer. "Elles vont de facteurs externes, comme la situation financière ou sociale de la personne, à des conflits internes, comme le manque de connaissances en matière de santé". Or, il est justement essentiel de connaître les effets de l'alimentation sur le corps et l'environnement pour pouvoir changer quelque chose dans le comportement alimentaire.

En même temps, Schäfer voit aussi des faiblesses dans le système alimentaire suisse. "Il y a tout simplement trop de conflits d'objectifs dans notre système. Nous voulons par exemple utiliser moins de sucre dans nos aliments, mais en même temps, la Suisse subventionne massivement la culture de betteraves sucrières", explique-t-elle.

De plus, il manque un modèle True Price. "Les coûts sociaux et environnementaux générés par la production alimentaire ne sont pas ou peu pris en compte dans le prix des aliments. Cela a pour conséquence que les produits qui ont un impact négatif sur l'environnement et la santé, par exemple les produits animaux comme la viande ou le lait, sont souvent moins chers qu'ils ne devraient l'être". Si cet équilibre était respecté, de nombreux consommateurs feraient preuve de plus de soin et de conscience dans leur consommation de denrées alimentaires, est convaincue l'experte.