Dans les cuisines du Billionaire – le nouveau haut lieu des soirées festives du Grand Hotel des Bains Kempinski –, l’ambiance est particulièrement joviale le soir de la cérémonie de clôture du St. Moritz Gourmet Festival. «Ce qui m’a le plus marqué lors de cet événement, c’est le contact avec les autres chefs, les échanges et les amitiés qui se créent», indiquent à l’unanimité tous les chefs interrogés ce soir-là, sans se concerter. «On sait qui sont les autres, on se voit sur Instagram, mais cet événement nous permet de nous rencontrer et d’apprendre les uns des autres», s’enthousiasme le chef doublement étoilé du Koan à Copenhague, Kristian Baumann. Les liens créés lors de cette édition dédiée aux grands chefs qui s’investissent pour une cuisine durable sont forts. Certains envisagent déjà de rendre visite à leurs homologues à l’autre bout du monde comme le Fribourgeois Nicolas Darnauguilhem: «J’aimerais vraiment aller au Japon, pour en savoir plus sur l’univers de la cheffe Keiko Kuwakino. Son approche m’inspire beaucoup!» La cheffe japonaise était présente lors du festival pour épauler Kanji Kobayashi (deux étoiles et une étoile verte) qui, de son côté, saluait également l’opportunité de cuisiner dans un contexte si différent de ce dont il a l’habitude au pays du soleil levant. «Je tiens un restaurant avec seulement six places, ici j’ai dû dresser plus de 50 couverts pour un service!» Vivre une expérience inédite est aussi l’un des points soulevés par la cheffe belge Caroline Baerten (une étoile et une étoile verte obtenues avec son compagnon Nicolas Decloedt): «Pour la clientèle de St-Moritz, notre cuisine est exotique! Ce sont des clients qui sont habitués aux produits de luxe, au caviar, au homard ... Ce que nous leur proposions était totalement différent. Pourtant notre menu a été très apprécié, c’est génial de pouvoir toucher une clientèle différente et créer des émotions!»
Win-win pour l’hôtellerie de luxe
Norman Zweyer, marketing manager pour le Grand Hotel des Bains Kempinsky, est très heureux que son établissement participe à l’événement culinaire: «C’est une plus-value pour nos clients et cela nous permet de gagner en visibilité, d’un point de vue local, suisse, et international. Nous sommes d’ailleurs complètement pleins durant toute la semaine du festival.» Il y a 30 ans, les initiateurs du projet, dont fait partie Claudio Dietrich, président et directeur de l’Hotel Waldhaus à Sils Maria, voulaient remplir la destination durant une période plus creuse. «L’objectif est atteint, toute l’Engadine est pleine durant la période du festival», affirme le directeur de l’établissement historique. «Aujourd’hui, je trouve que c’est aussi l’occasion d’offrir une expérience à nos employés en cuisine. Cela leur permet de créer un réseau et de voir comment d’autres établissements travaillent. Les chefs restent en contact durant de nombreuses années, et parfois ils envoient des membres de leurs équipes faire un stage chez l’autre. Ces contacts sont précieux.»